LeS dErNièRes InFoS...
La thermolyse, nouveau joujou du Syndicat Mixte du Centre Yonne
L'incinération
n'a pas convaincu les élus de la CCA. Les études sur différents
procédés annoncées pour la fin de cette année
sont au point mort. Le Syndicat Mixte du Centre-Yonne (S.M.C.Y) adopte donc
une nouvelle stratégie. Une seule technologie est actuellement retenue
: la thermolyse.
Pour l'étudier
un groupe d'élus piloté par messieurs Friedrich et Moissenet
doit se rendre en Finlande au mois de janvier 2004. Pourquoi si loin ? Parce
que la France ne dispose d'aucun site employant ce procédé sur
une durée suffisante pour en apprécier les avantages et les
risques. La thermolyse, utilisée en Allemagne au Japon et dans certains
pays scandinaves, fait actuellement son entrée en France, notamment
à Arras.
De quoi s'agit-il ? D'une technique proche de l'incinération : la combustion
s'effectue sans air, à une température de 500°C. Elle produit
des résidus gazeux ( mélange de méthane, d'hydrogène,
de monoxyde de carbone et d'hydrocarbures gazeux divers : 200 à 300
kg par tonne de déchets traités), un solide appelé "coke"
ou "charbon" (150 à 300 kg/tonne déchets) où
se concentrent tous les métaux lourds, des résidus ultimes à
mettre en décharge (100 kg/T déchets), des inertes formés
de verre, de ferrailles, de gravats (200 kg/T déchets), et parfois
des hydrocarbures ou goudrons (40 à 200 kg/T déchets).
Impact environnemental ? Deux fois moins de fumées toxiques que l'incinération,
puisque la combustion s'effectue à l'abri de l'air. Mais les déchets
toxiques passent dans le résidu solide, le " coke " ; c'est
vrai, par exemple, du chlore générateur de dioxines . Et le
coke issu de la thermolyse sera réutilisé comme combustible
de substitution dans des installations publiques, dépourvues de filtres
de fumées ; au lieu de se répandre autour de l'unité
de traitement des déchets, la pollution atmosphérique est alors
déplacée vers des lieux où sa présence n'est même
pas suspectée. Bien sûr, avant usage le coke peut être
lavé : il faut 500 l d'eau par tonne de déchets . Ainsi la pollution
atmosphérique est diminuée : les dioxines polluent le sol et
les nappes phréatiques.
De toutes façons, même si son coût est inférieur
à celui de l'incinération, la thermolyse, en prétendant
à tort éliminer tous les déchets, est un encouragement
au gaspillage et à la production croissante d'ordures ménagères.
Seuls le recyclage du maximum de nos déchets et des incitations de
tous ordres à la réduction de leur volume global constituent
des réponses écologiques et responsables à la question.
Toutes les solutions industrielles lourdes génèrent les mêmes
inconvénients.
A Amiens , à Varenne-Jarcy et ailleurs les déchets triés,
puis compostés, produisent du méthane ; à Niort et sur
d'autres sites semblables, le compost trouve des débouchés.
Mais les responsables du Syndicat mixte n'en ont cure : c'est en Finlande
qu'il faut aller chercher la clé du problème. Pour bien l'examiner,
ils ont promis de s'y rendre à cinq
cinq partisans de l'incinération,
bien sûr !
Décidément, la thermolyse encourage le gaspillage, à
commencer par celui des ressources du Syndicat , les nôtres.
La
thermolyse/pyrolyse et la gazéification thermique sont des technologies
apparentées à l'incinération.
La pyrolyse/thermolyse est la décomposition thermique des matières
organiques à température élevée (de l'ordre de
500 °C) en l'absence d'air ou d'oxygène.
Ce procédé, qui nécessite de la chaleur, produit :
- Un gaz combustible (200 à 300 kg par tonne de déchets traités)
composé d'un mélange complexe d'hydrogène, de méthane,
de monoxyde de carbone et d'hydrocarbures gazeux divers.
- Un solide appelé "coke" ou "charbon" (150 à
300 kg/tonne déchets) où se concentrent tous les métaux
lourds.
- Parfois des hydrocarbures ou goudrons (40 à 200 kg/T déchets)
- Des résidus ultimes à mettre en décharge (100 kg/T
déchets)
- Des inertes formés de de verre, de ferrailles, de gravats (200 kg/T
déchets).
L'intérêt
environnemental de la thermolyse par rapport à l'incinération
est de produire des volumes de fumée inférieurs. L'incinération
des déchets demande un excès d'air pour assurer une bonne combustion,
contrairement à la thermolyse où les fumées sont moins
importantes parce qu'elles sont moins diluées dans de l'air. Mais comme
rien ne se perd, rien ne se crée, ces produits se retrouvent ailleurs.
Prenons l'exemple du chlore : dans l'incinération il ressort par les
fumées sous la forme d'acide chlorhydrique, dans la thermolyse, il
se retrouvera essentiellement dans le solide carboné (le coke), et,
si
celui-ci est lavé avant combustion, le chlore sera présent dans
l'eau. Et le problème majeur de la thermolyse est l'utilisation des
solides carbonés (coke) comme combustible de substitution dans des
chaufferies extérieures au site (chaufferies municipales). En effet,
ces combustibles sont chargés en métaux lourds et il s'agit
alors d'un transfert de pollution vers un site encore moins adapté
pour y faire face ( pas de filtre, aucun traitement des fumées...).
Pour conclure, je voudrais rappeler qu'il faut donc bien à avoir à l'esprit qu'aucune solution technologique, aussi avancée soit elle, sera en mesure de faire disparaître nos déchets. La solution au problème des déchets ne réside pas dans la technologie mais dans la réduction à la source, c'est le seul moyen. Et en attendant d'avoir réduit notre production de déchets, il vaut mieux composter, trier pour recycler et enfouir ce qui reste après stabilisation plutôt que de se tourner vers l'incinération ou ses technologies apparentées qui n'incitent pas à une réduction des déchets car il faut rentabiliser l'installation.
source: CNIID
Le
4 juin 2003 dernier, souvenez-vous, c'était sûr ! on allait voir
ce qu'on allait voir à la CCA : un emplacement et un mode de traitement
des déchets ménagers de l'Auxerrois allaient être votés.
Eh bien non , aujourd'hui rien n'est encore décidé. Pourquoi
?
Plusieurs maires de communes rurales avaient été pressentis
pour proposer des emplacements destinés à accueillir le futur
incinérateur que monsieur Moissenet appelait plus ou moins ouvertement
de ses vux. Si tout s'était passé comme il le rêvait,
les communes de Bleigny le Carreau et de Villeneuve saint-Salves devaient
offrir des terrains.
Ni dans ces deux communes ni dans les autres la moindre information n'avait
été fournie aux habitants sur les engagements que les maires
s'apprêtaient à prendre en leur nom ; aucun débat n'était
même prévu en conseil municipal.
Aussi avons-nous décidé d'alerter la population des villages
concernés, et tout particulièrement les viticulteurs, des risques
que ferait courir l'incinération à leur santé et également
à leur vignoble. A Bleigny le Carreau et à Beine les habitants
furent nombreux à se mobiliser pour s'informer et demander des explications
à leurs maires, tout penauds et surpris de devoir rendre des comptes
à leurs administrés.
Ainsi la réunion de la CCA le 4 juin à Chitry donna t-elle lieu
pour la première fois à un échange nourri d'arguments
entre tenants des différents procédés de traitement,
et ce en présence d'un public nombreux et motivé. Monsieur Moissenet,
confronté pour la première fois à une majorité
hostile à l'incinération, dut renoncer au vote prévu
pour ne pas sortir désavoué. Une délibération
fut adoptée en fin de séance prévoyant un appel d'offres
sur performances à des entreprises offrant d'autres techniques de traitement
; échéance fixée : la fin de l'année civile.
Aujourd'hui cette étude n'a absolument pas avancé et il est
évident que rien ne sera prêt à la date prévue.
La politique de monsieur Moissenet est de laisser pourrir le dossier en continuant
à enfouir , au mépris de la législation, les déchets
dans la décharge de Pien.
Mais dans l'Auxerrois l'état d'esprit a changé : le maire de
Villeneuve saint-Salves contraint par une pétition d'organiser une
réunion sur le sujet, a affronté une véritable fronde
et a dû renoncer publiquement à offrir un terrain communal à
un incinérateur. Les habitants de Bleigny le Carreau ont créé
une association de vigilance sur le même thème ; les habitants
de Beine se sont réveillés. Dans tous ces lieux les citoyens
se sont révélés plus responsables et mieux informés
que leurs élus
De quoi exciter le courroux de monsieur Friedrich, le président du
Syndicat d'études pour le traitement des déchets ménagers
du Centre-Yonne qui voit, avec les tergiversations de la CCA, s'éloigner
son rêve le plus cher : l'installation d'un incinérateur, et
se tarir le principal gisement de déchets ! Il n'a pas manqué
de le dire crûment à la dernière réunion de la
CCA ni de menacer de construire son usine avec les communautés favorables
à l'incinération (c'est-à-dire : le Migennois, l'Aillantais,
le Florentinois et la communauté de communes de Ligny le Châtel).
Comme le volume de déchets serait nettement insuffisant, il a trouvé
la solution miracle : il en importera la moitié de l'extérieur
du département !
Reste à savoir quelle commune accepterait ce type d'installation sur
son sol, et comment financer une usine dont le coût annoncé est
d'environ 28 millions d'euro.
Chantal Dhoukar
Traitement
des déchets ménagers:
Pour un retour à la raison!
I) Des enjeux très importants
Les élus de la CCA vont avoir la lourde tâche de se prononcer sur
le choix d'un mode de traitement des déchets ménagers et assimilés.
L'importance des enjeux financiers, sanitaires et environnementaux doit nous
conduire à être très prudents. C'est le dossier local qui
comporte les enjeux financiers les plus lourds. C'est aujourd'hui 75% des dépenses
de fonctionnement de la CCA. Le poste " déchets est en volume de
recettes, le quatrième impôt direct.
Aussi
la décision des élus devaient être pris en toute connaissance
de cause, dans la transparence, pour atteindre le meilleur rapport coût/efficacité
environnementale.
La gestion démocratique commence par l'information des élus et
des citoyens.
II) Des informations imprécises, déformées ou fausses fournies aux élus
Dans ce dossier, les régles méthodologiques et éthiques
élémentaires d'informations n'ont pas été respectées.
1) Une étude jamais fournie aux élus: l'étude
AWIPLAN
En 2000, le Syndicat mixte, en accord avec les recommandations du plan départemental
délimination des déchets ménagers, a souhaité s'orienter
vers la filière du compostage. Il confie donc au cabinet AWIPLAN, une
mission d'étude sur les modalités de collecte et de compostage
des déchets fermentescibles des ménages, appelés aussi
biodéchets. L'objet de cette étude était de connaître
la faisabilité d'une collecte sélective des biodéchets
et des débouchés du compost. Ensuite, le nouveau Président
du syndicat pour justifier l'abandon de la filière compostage de citer
ce rapport pour assener aux élus des informations trompeuses :
a) Il n'y a pas de débouchés au compost
Le Président du Syndicat a affirmé plusieurs fois en assemblée
générale qu'une l'étude confiée au cabinet AWIPLAN
par le syndicat mixte démontre que les débouchés du compost
sont inexistants dans l'Yonne "( document 1: compte-rendu de l'assemblée
générales du Lundi 8 juillet au phare).
Or, rien de tel dans le rapport de synthèse fourni en janvier 2002 par
AWIPLAN, bien au contraire l'étude montre que des utilisateurs potentiels
existent: " L'enquête menée dans le cadre de cette étude
a permis de mettre en évidence qu'il existe, auprès des utilisateurs
potentiels, une demande pour les amendements organiques de qualité. A
titre d'exemple, pour les composts de déchets verts, la demande est actuellement
supérieure à l'offre. En ce qui concerne le compost produit à
partir des biodéchets collectés sélectivement, il s'agit
d'un produit à ce jour inconnu: il serait donc trop tôt pour obtenir
des engagements de la part des utilisateurs potentiels. Néanmoins nous
avons pu constater, lors de cette enquête, une réelle ouverture
d'esprit de la majorité des utilisateurs potentiels. Comme pour le compost
de déchets verts, si la qualité est au rendez-vous et si le prix
est adapté au marché, le compost trouvera preneur. Les utilisteurs
potentiels sur l'Yonne seraient notamment : les entreprises de payasagisme et
d'aménagement, les collectivités, les particuliers et, sous certaines
conditions la viticulture. L'agriculture, qui peut être potentiellement
utilisatrice de grandes quantité, n'est pas indispensable pour absorber
les quantités relativement faible de compost. " ( Document 2: Etude
sur les modalités de mise en place de la collecte des déchets
fermentescibles, rapport de synthèse pour le syndicat mixte d'études,
janvier 2001, page 5 les débouchés dans l'Yonne)
b) Le compostage des fermentescibles n'est
pas économiquement réalisable
Cet argument est repris dans l'Yonne Républicaine du 20 juillet 2002,
" Pourquoi l'on a renonce au compostage ". Dans cet article les coûts
des différents modes de traitement sont comparés. Le compostage
est présenté comme le système le plus cher " de l'ordre
de 120 € la tonne. A comparer avec le 89 € la tonne de l'incinérateur
ou le 60 € du système de méthanisation IKOS. " Ces chiffres
ne correspondent ni aux données de l'Ademe, ni à celles du Plan
départemental: en effet les données fournies par le Président
du syndicat mixte sont erronées. Le coût indiqué pour le
compostage totalise non seulement le coût de la collecte et du traitement
des biodéchets, mais aussi celui de la collecte des autres ordures ménagères.
(document 4, la synthèse AWIPLAN page 15 ); ce qu'il ne fait pas pour
l'incinération. Les élus de Niort qui sont engagés dans
l'expérience QUALORG , un compost de qualité supérieur
, ont montré que le coût de traitement d'un composte vert des fermentescibles
était de 35 € à 38 €/t.
c) Il n'y a plus assez de déchets fermentescibles dans nos poubelles pour composter ou méthaniser
Le Président du Syndicat mixte explique dans la presse:" Il y a
10 ans la fraction fermentescible représentait 25% du contenu de la poubelle;
aujourd'hui elle ne fait plus que 16% . " (document 3: l'Yonne républicaine
du 20 juillet 2002). C'est évidemment faux, comme l'atteste la réponse
de Madame la Déléguée régionale de l'ADEME.: "
L'affirmation selon laquelle " notre poubelle ne contiendrait plus que
16% de matière putrescible " n'est pas confirmée par nos
services centraux. Aucune étude à caractère nationale ne
donne ce résultat. Au contraire, sur l'agglomération dijonnaise,
ce chiffre était de 32% en 1998. " (document 5: lettre du 6 septembre
2002)
2)Un choix tronqué proposé aux votes des élus
Ayant éliminer le compostage, le syndicat passe un marché public
d'assistance au maître d'ouvrage pour l 'étude des procédés
de traitement. La phase 1 de l'étude " était d'étudier
la faisabilité technico-économique de chacune des solutions. "
Le cabinet retenu, DE. Conseil, vient de fournir aux élus un rapport
qui curieusement élimine le procédé de méthanisation
Valorga, sans jamais avoir interrogé la société Valorga
ou les autres sociétés spécialisées dans le traitement
par méthanisation.
Pourtant l'usage veut que dans une telle procédure on demande aux différents constructeurs une proposition de préfaisabilité avec leurs coûts (investissements+ coût d'exploitation). Dans les annexes de l'étude fournit aux élus, le dossier n°2 celui de Valorga (page 26) demeure vide! Le cabinet pour justifier ce manque indique que le seuil de faisabilité théorique pour les gisements de biodéchets, estimé à 10 000 tonnes par an n'est pas atteint. Le cabinet indique un total de biodéchets mobilisables d'environ 500OT/an en sitant l'étude AWIPLAN.
En fait, l'étude AWIPLAN, dans un tableau récapitulatif ( page 15 ) indique que le gisement est supérieur à 10 000t : au 5000 t des biodéchets, collectés au porte à porte, il faut ajouter entre 13 000 et 15 000 t de déchets verts, ce que ne signale pas le cabinet DE Conseil.
L'information des élus , dans ces circonstances n'a pas été complète et sincère. Ces faits sont particulièrement graves, compte tenu de l'obligation pour les élus d'être correctement informés avant de prendre des décisions qui auront de lourdes conséquences financières sur les contribuables.
Pourquoi une telle attitude au service d'une solution aussi mal adaptée à l'Auxerrois que l'incinération et combien cela va-t-il coûter aux contribuables?
Denis Roycourt , adjoint à l'environnement à Auxerre
le mensonge devient la règle !
Les entreprises qui fabriquent des incinérateurs, comme la Lyonnaise
des Eaux, Bouygues ou encore EDF ont des services publicitaires très
efficaces, c'est bien normal. Aussi ont- elles su transformer les deux responsables
des principales instances icaunaises d'étude et de décision en
véritables propagandistes. Mais dans leur enthousiasme inconditionnel
pour l'incinération, Monsieur Friedrich, responsable du Syndicat mixte
d'études pour le traitement des déchets ménagers du Centre-Yonne
ainsi que de la CCAM et monsieur Moissenet, président de la CCA commettent
des erreurs ou des oublis très préoccupants.
Ainsi le coût du traitement des déchets par l'incinérateur
Tiru-EDF de Pontenx (Landes) que monsieur Friedrich a lui-même choisi
de présenter comme un modèle aux élus membres du Syndicat
était en juillet 2002 de 145,5 euros la tonne. Il s'est donc largement
trompé en annonçant un coût de 89 euros la tonne (Yonne
Républicaine du 15/03/03).
De même, en affirmant que le danger de " la dioxine " était
désormais écarté. Il n'existe pas " une dioxine ",
mais plus d'une centaine de ces molécules produites par la combustion
du chlore (présent dans une grande quantité d'emballages) ; seules
quelques-unes de ces dioxines ont été étudiées et
présentent, on le sait, un haut degré de toxicité qui contamine
les habitants, les élevages et les végétaux. Aucun procédé
d'incinération- même pas celui du four oscillant de Pontenx - ne
permet actuellement d'éviter leur émission dans les fumées,
et encore moins leur formation dans les mâchefers (ces résidus
de la combustion que l'on doit stocker à grands frais dans des décharges
spécialisées, de plus en plus saturées).
C'est ce que monsieur Moissenet ignore aussi, puisque interrogé sur la
pollution des incinérateurs, il répond en invoquant l'effet de
serre que produirait la méthanisation (il confond la méthanisation
naturelle, génératrice de gaz carbonique, et la méthanisation
contrôlée qui récupère et valorise le gaz au lieu
de le laisser se répandre dans l'atmosphère). Il est également
dans l'erreur quand il croit que le refus de l'incinération est une affaire
de " propagande ou d'idéologie " : il n'est manifestement pas
informé des dossiers qui ont été consacrés par de
grands quotidiens comme le Monde, par la revue Que choisir ? aux pollutions
produites par les incinérateurs les plus anciens, comme les plus récents
(celui de Lunel-Viel installé en 1999).
Avec des informations si lacunaires, comment les élus icaunais pourront-ils
prendre une décision éclairée ? Par ailleurs, une grosse
erreur de calcul sur le volume des déchets fermentescibles a été
commise: en intégrant les déchets verts des déchetteries
on atteint 13000 tonnes ; c'est un document interne du Syndicat mixte fondé
sur une étude réalisée par le cabinet Awiplan en janvier
2001 qui le montre. Or, le nouveau cabinet d'études mandaté par
le syndicat ne comptabiliserait aujourd'hui que 6000 tonnes! Il a sous ce prétexte
écarté la technique de la méthanisation contrôlée
qu'il était chargé d'examiner. Sa mission résultait pourtant
d'un vote clairement exprimé en juillet 2002 par les membres du syndicat.
Autrement dit, dix mois plus tard, la désinformation s'est aggravée
et l'alternative est toujours la même : incinération ou procédé
d'enfouissement IKOS, encore expérimental, très gourmand en espace,
et sans aucun intérêt pour la valorisation.
Autrement dit " l'incinération ou l'incinération " ?
Alors que la valorisation par méthanisation et/ou compostage, plus économique,
plus écologique, plus responsable et choisie avec succès par de
nombreuses agglomérations comparables à la nôtre est à
portée de la main.
Chantal Dhoukar, présidente des Verts de l'Yonne
A Auxerre, le communauté de communes fait n'importe quoi !
Le 19 décembre dernier la CCA tenait son Conseil communautaire. Hubert Moissenet annonçait que, sans attendre le choix du syndicat d'étude du centre-Yonne, la CCA choisirait elle-même son mode de traitement. C'est une avancée car il sera plus facile de peser sur 20 communes que sur 80, même s'il ne faut pas se faire d'illusion sur la volonté d'une majorité des maires des petites communes (et d'Hubert Moissenet) d'imposer l'incinération.
Dans la foulée la CCA choisira un lieu d'enfouissement pour les déchets ultimes. En attendant, le contrat avec SITA pour la décharge du Petit-Pien est reconduit pour 5 ans à des coûts prohibitifs. Cette société, en situation de monopole (elle a racheté tous les sites d'enfouissement existants du secteur), peut imposer ses prix. En conséquence la taxe sur les ordures ménagères explose en 2003 avec une augmentation de 30%. Le plus grave serait que, faute d'information, la population croit que ce dérapage est dû au tri et à la collecte sélective qui seront étendus dès le 2 avril à 10 000 nouveaux habitants (Brichères, Boussicats, Saint-Julien, Saint Amâtre, Saint-Gervais, Vaux, Plaines de l'Yonne).
Les "espaces propreté" débordent. La société SITA a fait cassé le contrat qui la liait à la CCA par le tribunal administratif. En fait, elle n'arrivait à remplir son contrat et ses profits n'étaient pas - ses yeux - suffisants. Dans l'urgence la CCA a passé contrat avec la SOREPAR pour s'occuper des bennes où la population, de plus en plus "écocitoyenne", apporte en quantité toujours plus grande le papier, le verre et les "corps creux". La SOREPAR gérera également les deux déchetteries (celle d'Auxerre et celle d'Augy). A terme la CCA gérera ces espaces en régie directe (et deux nouvelles déchetteries seront créées).
Malgré les points que nous avons marqués, le combat est loin d'être fini. L'ombre d'un gros incinérateur plane toujours sur l'Auxerrois. Saurons-nous la chasser ?
Le
" Syndicat Mixte d'Étude du Traitement des Déchets du Centre
Yonne " est arrivé au terme de sa mission - c'est le bureau du syndicat
qui le dit. Après 7 ans de réflexion, il livre son diagnostic,
résumé par l'Yonne Républicaine en " Incinération
ou mise en décharge ". Comme la mise en décharge d'O.M. (Ordures
Ménagères) n'est plus autorisée, cela signifie que le choix
se fera entre incinération et incinération.
7 années pour cette magnifique conclusion étayée par d'onéreuses
études, voilà un travail de nature a rehausser les élus
dans l'estime des électeurs!
Pour en arriver là, les meneurs du syndicat ont pris leur temps et des
chemins tortueux. Favorables dès le départ à l'incinération,
ils ont su faire croire qu'ils penchaient pour le compostage pour y renoncer
la mort dans l'âme.
Ils ont avant tout torturé les chiffres :
Ils considèrent que le recyclage ne dépassera pas 15% du tonnage
total. Il est prouvé depuis longtemps que l'on peut atteindre 20, voir
25% de recyclage à la source en améliorant la collecte. Cette
collecte a un coût, bien entendu, elle nécessite également
des efforts de chacun et une éducation à l'effort.
Ils considèrent que la Fraction Fermentescible des O.M. (FFOM) équivaut,
elle aussi, à 15%. C'est faux: les estimations classiques sont de 25
à 35%.
Ces chiffres sous évalués, gonflent artificiellement le tonnage
restant à enfouir en fin de parcours, et les élus présentent
le compostage comme une " fausse bonne solution ".
Ils ont aussi étudié la solution de la méthanisation :
Le système qu'ils ont retenu est le procédé Ikos. Il consiste
à enterrer un très grand sac poubelle contenant une année
d'O.M.. Par l'embouchure du sac on aspire les jus et on récupère
le méthane (qui est revendu). Au bout de 5 ans, on rouvre le sac, on
en sort, après criblage et déferraillage, une sorte de terre qui
peut faire du remblai. Ce procédé qui est en expérimentation
à grande échelle présente l'avantage d'un coût de
revient à la tonne très raisonnable. Il séduit donc un
certain nombre d'élus. Pour éviter qu'ils soient séduits,
les crématistes forcenés ont prétendu qu'il fallait un
emplacement de 30 hectares pour l'installer et que les populations locales allaient
refuser. Si effectivement il faut une aire importante pour stocker 6 années
d'ordures, elle n'excédera pas 10 hectares. Là encore, c'est un
moyen pour noircir le tableau.
Il est regrettable qu'ils aient refusé d'étudier le procédé
Valorga (qui aurait les faveurs de la Ville d'Auxerre), utilisé par exemple
à Amiens. Leur argument, c'est que ça ne marche pas. Effectivement,
c'est un procédé qui a connu des difficultés à ses
débuts, mais qui aujourd'hui est utilisé un peu partout en Europe
(Mons, Barcelone, Cadix, Genève, Tilburg
). Pour un procédé
qui ne marche pas, ce n'est pas si mal.
Donc,
leur conclusion logique, c'est l'incinération: c'est cher, mais ça
marche. Ils comparent les solutions: pour l'incinération, les résidus
ne représentent que 20% de la charge globale, alors qu'en réalité
ils représentent 25 à 30%. Ils n'indiquent pas le tonnage des
suies ni le contenu des filtres à particules: les REFIOM (Résidus
des Fumés d'Incinération des OM) qui doivent être enfouis
dans les décharges de classe I (réservées aux déchets
industriels très toxiques) représentent quand même 5% du
tonnage initial. Les décharges de classe I sont rares et
chères,
et elles seront de plus en plus rares et donc de plus en plus chères,
c'est logique.
Bien entendu, dans cette étude favorable à l'incinération,
il n'est pas dit un mot de la dioxine, de son aspect cancérigène
et de l'accueil que lui réserveront les populations riveraines.
Les
leaders du syndicat ont attendu le renouvellement des conseils municipaux, pour
éviter d'être sanctionnés par leurs administrés et
pour avoir en face d'eux de nouveaux venus qui, un peu débordés
par la charge nouvelle qui leur incombe et n'ayant pas suivi les débuts
des " études ", risquent de se ranger sans discuter à
l'avis des grands anciens.
Il nous appartient, défenseurs de l'environnement, de faire du bruit,
et d'informer, pour éviter que nous ne basculions dans une solution très
coûteuse pour les contribuables, pour l'environnement et, avant tout,
pour la santé.
Vous trouverez ci-joint des cartes postales à expédier pour soutenir
cette action. Nous vous remercions par avance.
LES DIOXINES:
Elles sont produites avant tout par l'incinération des O.M. (par les
matières plastiques).
Dans sa dernière publication, consacrée à la pollution
de l'air, l'OREB estime qu'en Bourgogne, 98% de la dioxine est produite par
l'incinération - 94% pour les seules O.M.. L'incinérateur de Dijon,
à lui seul assure 40% de cette production. Mais il est aussi le seul
à être contrôlé au niveau de ses rejets atmosphériques,
car il n'est pas obligatoire de faire des mesures pour les incinérateurs
traitant moins de 6 tonnes par heure.
Si une directive européenne de décembre 2000 impose un maximum
de rejet de 0,1 ng/m3, elle ne doit rentrer en vigueur que fin décembre
2005 pour les installations existantes. Aujourd'hui, Dijon rejette, en moyenne
basse, 150 fois plus.
Les dioxines émises par un incinérateurs dans les fumées
se disséminent sur un large territoire au gré des vents. Nous
en absorbons 10% par l'air et 90% par l'alimentation (fruits, légumes,
viandes, laitages); elles se combinent surtout aux graisses. Même le lait
maternel peut être contaminé.
Ce sont des substances hautement cancérigènes qui, de plus, induiraient
des troubles du système immunitaire, de la reproduction et même
psychomoteurs.
Bernard PESQUET