Depuis l'après-guerre,
au nom de la productivité agricole et des risques de pénurie alimentaire, la
majorité des productions agricoles a choisi le rendement au détriment
de la qualité.
La société de consommation, toujours plus exigeante a engendré des productions
massives nécessités par un besoin de rentabilité.
Certaines conséquences de ses pratiques sont connues
désormais du public : pollution des nappes phréatiques, veaux
aux hormones, maladie de la vache folle transmissible à
l'homme, farines animales nocives, etc.
Malheureusement, il existe bien d'autres conséquences, tout aussi néfastes, qui
ne seront connues qu'à plus long terme : tel la désertification des
campagnes, l'apparition de produits standardisés et sans goût,
la disparition des traditions régionales (ex : les normes
européennes ne rendent pas le fromage d'auvergne commercialisable en Europe).
Suite à une prise
de conscience générale, la santé de l'homme, la
qualité de l'environnement sont désormais prioritaires.
Grâce à une agriculture plus attentive et respectueuse des cycles de production
(ex : voir le calendrier des productions de légumes et de fruits sur le site
univert), grâce au respect de l'environnement et au maintien de la diversité
des goûts des aliments, la productivité ne sera plus au détriment de notre
santé.
Le législateur français a mis en place un système
de garanties officielles de qualité des produits : Label rouge,
Agriculture Biologique, Certification de conformité, etc.
Ils sont délivrés sur avis de la Commission nationale des labels et des
certifications de produits.
Les contrôles sont sévères et même la Cour de Justice des Communautés
Européennes n'hésite pas à sanctionner les abus d'utilisation de produits
labellisés.
Dans une affaire du 7 novembre 2000, la CJCE a reconnu le droit
pour un Etat, en cas de risque de tromperie sur la marchandise, d'interdire la
commercialisation d'un produit qui utilise une référence à sa provenance
géographique, alors qu'il n'existe pas de lien avec ses caractéristiques
propres.
Créé par la loi d'orientation agricole
de 1960, le label est une certification qui atteste qu'un produit
agricole ou une denrée alimentaire possède un ensemble de
caractéristiques préalablement fixées qui établissent un niveau de
qualité supérieure le distinguant des produits courants similaires.
Il existe différent Label :
Chaque demande de reconnaissance doit être constituée
de :
- un cahier des charges établissant les caractéristiques du produit, les
règles de fabrication, les méthodes de contrôle et les modalités d'étiquetage
- et une demande d'agrément de l'organisme certificateur.
De plus il faut que :
Il est possible de certifier l'origine
géographique d'un produit dans le cadre du label. Pour cela la dénomination
géographique doit :
NDLR : Les labels régionaux bénéficient
d'une dérogation, jusqu'en janvier 2002, qui leur permet de mentionner une
origine géographique sans obtenir l'indication géographique protégée.
La procédure de demande de certificat de conformité,
est parfaitement détaillé sur le site du Ministère.
La liste technique pour l'obtention d'un label (ex
: fois gras, oie, charcuterie) est également disponible sur le site du
Ministère.
Ils ont pour mission de protéger
la santé publique, la santé animale et l'environnement.
Ils effectuent des contrôles à tous les niveaux depuis la production jusqu'à la
consommation :
L'Agriculture Biologique constitue un mode
de production qui trouve son originalité dans le recours à des pratiques
culturales et d'élevage soucieuses du respect des équilibres naturels.
De ce fait, sont exclus du mode de production, l'usage de pesticides,
d'engrais chimiques ou solubles, et limite l'emploi d'éléments extérieurs à la
production.
NDLR : Le label de qualité "Certifié
Agriculture Biologique" est délivré par le ministère et requière
l'accomplissement de certaines formalité, respect des normes et contrôle.
Le logo BIO n'est pas certifié et n'a rien à voir avec le logo
AB, celui-ci est le seul officiel.
Les produits de l'agriculture biologique sont définis par un règlement
européen qui détermine les conditions de production
et de transformation des produits bio, les systèmes de contrôle
et de certification, l'étiquetage ainsi que
l'importation des pays tiers. Chaque opérateur (producteur, transformateur,
grossiste, détaillant) est contrôlé au moins une fois par an par un
organisme de contrôle indépendant lequel est agréé par le ministère de
l'Agriculture.
La mention "biologique" ou "BIO"
correspond uniquement à un mode de production. A titre
d'exemple, il n'est pas exigé que le pain soit exempt de pesticides,
il suffit que les céréales et les fruits secs qui le composent aient été
produits dans le respect d'un cahier des charges bien défini.
En France, l'agriculture biologique
n'utilisant pas de produits chimiques de synthèse a été reconnue
depuis la loi du 4 juillet 1980 modifiée par la loi du 30 décembre
1988.
Au niveau européen, la qualification de produits
biologiques concerne les produits végétaux et les produits composés
essentiellement d'ingrédients végétaux (pains, biscuits).
Le terme "Agriculture Biologique" est apparue en 1991 dans un règlement
européen reconnaissant ce mode de production (règlement CEE du
Conseil du 24 juin 1991 pour les productions végétales).
Concernant les productions animales, les ministres européens de l'agriculture
ont adopté le 19 juillet 1999 le règlement Européen pour les productions
animales biologiques, lequel est entré en application le 24
août 2000. Ce texte complète le règlement (CEE n°2092/91).
Notifier la demande de reconnaissance de
son activité, sur un formulaire officiel, à la Direction départementale de
l'agriculture et de la forêt.
Pour cela l'agriculteur doit :
NDLR : Il est important de souligner que tout
agriculteur qui souhaite se convertir à la production biologique doit observer
une période de transition de 2 à 3 ans, destinée mettre
en oeuvre les techniques biologiques. Il en est de même pour les opérateurs
qui transforment, conditionnent, conservent et importent des produits
biologiques.
Afin d'unifier les
interprétations communautaires, un guide de lecture a été rédigé
(il s'adresse aux organismes certificateurs et à tous les opérateurs de
l'agriculture biologique), en attendant que le cahier des charges élaboré par
la France en conformité avec la législation européenne, ne soit homologué.
Le contrôle des conditions de production, de transformation et d'importation
est réalisé par des organismes certificateurs, eux-même agréés par les pouvoirs
publics français.
La marque AB, comme la marque Label
Rouge est la propriété du ministère de l'agriculture et de la pêche.
Elle permet une identification visuelle et officielle des produits
désirant faire connaître leur mode de production biologique.
Elle garantit :
Le logo européen agriculture biologique
existe depuis le mois d'avril 2000. Il peut être apposé sur les
produits et ingrédients composés d'au moins 95% d'ingrédients issus du mode de
production biologique. Pour cela la production doit avoir été obtenue
conformément à la réglementation européenne et doit provenir uniquement du territoire de l'Union Européenne.
Cette mention identifie un produit
typique et est spécifiquement liée à son origine. Les produits
reconnus en AOC traduisent l'existence d'un lien intime entre la
production et le terroir, ainsi que la mise en oeuvre et la
perpétué d'un savoir-faire.
Les AOC peuvent concerner les vins, les produits agroalimentaires, les fromages
et produits laitiers.
L'AOC identifie une région et un savoir-faire, c'est un véritable facteur de localisation
de la valeur ajoutée (ex : le Champagne contrairement à un mousseux).
Dans notre économie, compétitivité
oblige, de nombreuses sociétés sont tentées de délocaliser leur production vers
des régions où la main d'oeuvre et les charges sont moins lourdes.
Néanmoins afin de garantir un minimum de qualité aux produits et permettre les
contrôles du respect des normes, la production de produit AOC ne peut se faire
que dans un type de région prédéterminée (ex : vins de Bordeaux, Beaujolais
nouveau, etc.).
C'est pour cela bien souvent que la qualité entraîne un coût, la différence des coûts
de production se répercute sur le prix de vente.
La mention A.O.C. identifie un
produit authentique par rapport à sa typicité de son origine géographique.
Elle garantit un lien intime entre le produit et le terroir d'origine
(zone géographique prédéterminée par rapport à ses caractéristiques
géologiques, agronomiques, et climatiques).
Elle fait également référence à un savoir-faire et une notoriété
acquise depuis fort longtemps.
La mention AOC est reconnue et protégée, tant au plan national qu'européen
voir même international.
C'est l'Institut National des Appellations d'Origine qui est en France
chargé de la reconnaissance des A.O.C. et de leur protection au plan national
et international.
Elles reposent sur des critères contenus
dans un cahier des charges, et qui sont pour le consommateur moyen :
Ses produits peuvent être réalisés et élaborés
soit par une structure collective, soit par un opérateur individuel.
Les caractéristiques certifiées peuvent donc être relatives à :
La certification de conformité est
délivrée par des organismes certificateurs accrédités et agréés par les
pouvoirs publics.
Le produit certifié comporte :
Il faut pour cela qu'il existe une
qualité déterminée, une réputation ou une autre caractéristique du produit qui puisse
être attribuable à cette origine géographique. De plus il faut que sa
production et / ou sa transformation aient lieu dans l'aire géographique
délimitée.
Il n'existe pas de logo officiel du certificat de conformité.
Il est fréquent de constater qu'un
produit de notoriété (ex : nougat de Montélimar), se trouve en concurrence avec
un autre produit portant le même nom, mais n'étant pas fabriqué dans la même
zone géographique.
Cette confusion de produit à deux effets :
- elle peut ruiner les effets que les producteurs ont engagé pour faire
connaître leur produit
- et elle trompe le consommateur.
Pour pallier à cette situation, et afin d'harmoniser la protection au
niveau communautaire, l'Union européenne a adopté en 1992
par deux règlements, une législation sur les indications géographiques
et les appellations d'origine, destinés à certifier la qualité et
l'origine du produit.
L'AOP désigne la dénomination d'un
produit dont la production, la transformation et l'élaboration doivent avoir
lieu dans une aire géographique déterminée avec un savoir-faire reconnu et
constaté.
L'AOP est la transposition au niveau européen, de la notion d'AOC telle
qu'elle a été définie en France.
Néanmoins, l'AOP ne s'applique pas au secteur des vins et eaux-de-vie, qui
bénéficie d'une réglementation spécifique au niveau européen (voir la liste des produits).
Au niveau français, seules les AOC peuvent prétendre à l'AOP, et
réciproquement, toute AOC fait l'objet d'une demande d'enregistrement en AOP
auprès de la Commission européenne, afin d'obtenir la protection de la
dénomination géographique sur l'ensemble du territoire de l'Union européenne.
L'IGP établit un lien géographique moins
strict que l'AOP. Elle désigne un produit originaire d'une région, dont une
qualité déterminée, la réputation, ou une autre caractéristique peut-être
attribuée à cette origine géographique et dont la production et/ou la
transformation et/ou l'élaboration ont lieu dans l'aire géographique délimitée.
Il suffit que le lien avec le territoire ait lieu à au moins une étape
de la fabrication.
qualité régulière et distincte du produit courant.
C'est un produit qui n'a pas de
territoire d'origine, et qui peut même être fabriqué partout dans l'union
européenne, mais ils se distinguent par une certaine composition.
En effet la référence spécialité traditionnelle garantie, a pour objet de
mettre en valeur une composition traditionnelle du produit, ou un mode de
production traditionnel.
L'Appellation d'origine protégée est la
transposition au niveau européen, de la notion d'Appellation d'origine
contrôlée telle qu'elle a été définie en France.
Selon la loi (n°94-2) du 3 janvier 1994 :
- au niveau français, seuls les produits bénéficiant d'un label ou d'une
certification de conformité peuvent faire l'objet d'une demande
d'enregistrement en Indication Géographiques Protégées ou en A.S. ;
- et réciproquement, un label ou une certification de conformité, au plan
français, ne peut comporter une origine géographique que si cette dernière
est enregistrée en Indication Géographiques Protégées.
Liste
des différents logos attestant d'une certaine qualité.
Les sites:
Service-public.fr
Le Ministère de l'agriculture
Univert,
pour son calendrier des récoltes de fruits et légumes
Association alyon, pour ses informations sur
l'agriculture biologique.
Biosegur,
pour ses informations concernant la viande AB
Le
village.ifrance, concernant les préoccupations des producteurs bio
Les pro du bio sur le site passe-partout.
La réglementation
- Règlement Communauté
européenne (n°2092-91) du 24 juin 1991, concernant le mode de production
biologique de produits agricoles et sa présentation sur les produits agricoles
et les denrées alimentaires et complété par le règlement (CEE n°1804/1999) du
19 juillet 1999
- Règlement du 17 décembre 1999 (CE n°331/2000), relatif à la sélection des
exploitations comptables en vue de la constatation des revenus dans les
exploitations agricoles.
- Loi (n°80-502) du 4 juillet 1980, modifiée par la loi (n°88-1202) du 30
décembre 1988
- Règlement (CEE n°2081/92) du Conseil du 14 juillet 1992, relatif à la
protection des IG et AO des produits agricoles et denrées alimentaires.
- Règlement (CEE n°2082/92) du Conseil du 14 juillet 1992 relatif aux AS
des produits agricoles et des denrées alimentaires
- Décret (n°96-193) du 12 mars 1996, relatif à la certification des denrées
alimentaires et des produits agricoles non alimentaires et non transformés
- Décret (n°2000-826) du 28 août 2000 relatif aux procédures d'examen des
demandes d'enregistrement des appellations d'origine protégées et des
indications géographiques protégées
- Décret (n°2000-827) du 28 août 2000 relatif
aux procédures d'examen des demandes d'enregistrement des attestations de
spécificités.