SOMMAIRE OGM
Introduction
OGM: des éléments pour un débat public
OGM: pourquoi s'en méfier:
  Ogm et santé humaine
  Ogm et environnement
  Ogm et agriculteurs
  Ogm et eugénisme
Les enjeux des OGM
La fin des haricots?
Liens

 

 

 

 

CONFERENCE SUR LES OGM PAR GILLES ERIC SERALINI - 2 AVRIL 2004, A AUXERRE

Gilles Eric Séralini est professeur des universités en biologie moléculaire à l'université de Caen, et ses recherches portent sur les relations entre hormones de la reproduction, polluants et cancer. Cela l'a amené à s'intéresser aux pesticides, qui pour certains ont un mode de fonctionnement très voisin des hormones. De là, il s'est aussi intéressé aux OGM, qui sont, pour l'essentiel, des plantes contenant des pesticides.
Expert depuis 1998 au sein de deux commissions gouvernementales françaises chargées d'évaluer les OGM avant et après leur commercialisation, il préside aussi le conseil scientifique du comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRII-GEN), consulté par les autorités de nombreux pays.

Le grand tournant de la science actuelle est la possibilité de modifier le patrimoine héréditaire des espèces vivantes, y compris en faisant fi de la barrière des espèces (par exemple introduire un gène originaire du patrimoine génétique du chien dans le patrimoine génétique du maïs). La grande question est alors comment gérer cette technologie ?
Deux positions s'affrontent, y compris dans le monde scientifique. La première, apparue au début des années 80 est la théorie réductionniste. La création d'OGM est alors considérée comme la même chose que l'hybridation effectuée depuis la nuit des temps, mais par d'autres moyens. Il en résulte qu'il n'est pas nécessaire de faire des tests spécifiques en matière de sécurité sanitaire. C'est aussi la position défendue notamment par les USA. L'autre théorie, dite " à complexité intégrée " est apparue au début des années 1990. Pour elle, la modification du patrimoine héréditaire par des moyens de génie génétique conduit à créer quelque chose de nouveau. Le produit obtenu doit donc faire l'objet de toutes sortes d'évaluations, notamment en termes de sécurité sanitaire. Cette position est proche de celle défendue par l'Union Européenne.
L'enjeu est important et est lié aux débats sur la traçabilité, les tests, l'étiquetage …

La conférence porte non pas sur la technique de fabrication des OGM, mais sur à quoi ça sert.
La fabrication d'un OGM repose toujours sur une agression de la cellule de départ, en la perforant et en y introduisant des segments d'ADN étrangers. Ces segments d'ADN vont être utilisés par la cellule agressée, et vont se placer au hasard dans le génome de la cellule abîmée. Les segments d'ADN introduits ne sont pas directement des segments d'ADN extraits dans une autre espèce. Ils sont toujours modifiés de la main de l'homme, ce qui permet le brevetage des gènes concernés (incidence économique). Si le gène introduit est bien maîtrisé, les techniques utilisées ne permettent pas encore de cibler l'endroit où ces gènes vont se positionner dans la cellule d'origine. La technique est donc assez rudimentaire, très peu précise et très aléatoire.

Que sont les OGM aujourd'hui ?
Il faut distinguer les OGM que l'on qualifiera de " publicitaires ", des OGM réels. Les OGM " publicitaires " sont ceux qui permettraient de lutter contre la faim dans le monde, avec des plantes qui résisteront à la sécheresse, qui pourront pousser dans des terres salées, etc… On parle dans ce cas de projets de recherche, et en aucun cas de réalisations.
Les OGM réels sont de deux ordres. Une très petite partie concerne la production de médicaments, pour produire des molécules qui sont testées comme des médicaments, avant d'être mises sur le marché. Ces cultures sont conduites en milieu confiné. L'essentiel des OGM dont on parle, au contraire, est cultivé en milieu ouvert, et est destiné à nourrir surtout les animaux d'élevage des pays riches (on est donc assez loin de la problématique de la faim dans le monde).
Quatre cultures OGM principalement sont diffusées dans l'environnement : 60% du soja cultivé dans le monde sont OGM, 20% du maïs, une partie du coton et du colza. Soja et maïs constituent 80% des cultures OGM mondiales. Ces cultures sont la base de l'agriculture américaine, et sont aussi la base de l'alimentation animale. Toutefois, soja et maïs sont aussi très utilisés en alimentation humaine (lécithine de soja, amidon de maïs).
Géographiquement, 94% des surfaces cultivées en OGM sont situées en Amérique, surtout aux USA, mais aussi au Canada, en Argentine et au Brésil. Environ 5% sont en Chine, et les autres pays représentent 1% des cultures OGM dans le monde.

A quoi servent les OGM aujourd'hui ?
Les OGM " médicaments " sont cultivés en milieu confiné, sauf quelques essais de plein champ. Leur importance est marginale, et ce ne sont pas eux qui posent problème, tant qu'ils ne sont pas cultivés en milieu ouvert. Le but est de produire des médicaments à meilleur marché, ce qui ne veut pas dire qu'ils seront vendus moins cher.
Les OGM massivement cultivés possèdent deux caractéristiques essentielles. La tolérance à un herbicide est utilisée dans 70 à 75% des cas ; un caractère insecticide est utilisé dans 15 à 18% des cas ; et 8% des plantes OGM sur le marché combinent ces deux caractères. Les OGM " médicaux " représentent moins de 1% des cultures OGM totales.
La tolérance à un herbicide : La plante est modifiée pour supporter l'épandage d'herbicide (le plus souvent le glyphosate, matière active du Roundupâ), sans en mourir. En d'autres termes, la plante absorbe l'herbicide épandu, mais n'est pas détruite. La plante s'imbibe ainsi de l'herbicide en question, et il est possible (probable) que des résidus restent dans la plante, ou dans les parties qui seront utilisées pour la consommation humaine ou animale. D'autre part, ces OGM ne permettent pas à l'agriculture de s'affranchir du traitement herbicide, mais seulement de certains traitements herbicides plus sélectifs.
Le caractère insecticide : Dans ce cas, la plante est modifiée pour produire en permanence un insecticide, lequel est efficace contre une famille d'insectes (mais pas contre tous les insectes). En gros, la plante s'y prend comme un médecin qui voudrait vacciner les insectes contre l'insecticide. Les apparitions d'insectes résistants sont effectivement observées. D'autre part, la plante mise sur le marché est chargée d'insecticide, puisque c'est elle qui le produit en permanence.
Voilà quels sont les deux caractères les plus utilisés dans les plantes OGM actuelles. Pour le reste, les OGM " publicitaires ", ceux-ci n'auront aucune réalité avant au moins dix ans.

Pourquoi y aurait-il des risques pour la santé ?
Les plantes OGM contiennent des pesticides, d'une part, et il s'agit d'une technique totalement nouvelle d'autre part. Cela doit justifier la réalisation des tests de toxicité.
En 1998, quand le Soja OGM est arrivé massivement dans la consommation animale et humaine, aucun test de toxicité de trois mois sur des rats n'avait été effectué. Les USA justifient cette absence de tests par le fait que le génie génétique n'est pas différent de l'hybridation classique. Une autre raison peut être avancée : pour un nouveau médicament, les tests coûtent 200 millions d'euros. Il est impossible de dépenser autant d'argent pour tester des semences qui ont une durée de vie moins longue que les médicaments, qui sont vendues moins cher, et qui n'apportent rien au consommateur. Ce qui fait que si des tests doivent être réalisés, alors les OGM cessent d'être rentables. Par contre, si les tests ne sont pas faits, ou moins bien faits, alors les OGM peuvent être rentables pour une certaine forme d'agriculture intensive.
La position prise par l'Union Européenne est d'exiger des tests de toxicité de trois mois sur des rats, assortie d'une obligation d'étiquetage. Cette réglementation est actuellement la plus stricte au monde. Elle est reprise par une cinquantaine de pays.
Il faut aussi mentionner les effets possibles sur la santé d'une faible exposition aux pesticides, de façon prolongée dans le temps. Des recherches font apparaître, dans le cas du glyphosate, des dommages sur certains organes (foie) chez les rats et souris, des dommages aux globules rouges, une diminution de la synthèse des hormones sexuelles chez l'homme, une augmentation de la mortalité de cellules embryonnaires humaines …

Ces plantes OGM ont-elles un intérêt ?
En limitant les apports d'insecticides sur la plante, et les passages d'herbicides, les OGM sont souvent présentés comme ayant un intérêt écologique. Il n'en est rien. D'abord les pesticides sont présents dans la plante de façon encore plus certaine que s'ils étaient épandus. D'autre part, diverses études montrent que la consommation de pesticides est plus élevée sur les plantes OGM que sur les plantes classiques. Les ventes d'herbicides au Canada ont augmenté de 41% entre 1994 et 2000. Aux USA, la quantité de pesticides épandus sur plantes OGM est supérieure de 15 millions de tonnes par rapport à ce qui serait apporté sur des semences classiques. Cela doit-il nous surprendre, quand on sait que ce sont les mêmes firmes qui vendent les pesticides que celles qui développent les semences OGM …
Ce dernier élément montre aussi que l'intérêt économique pour le producteur est loin d'être évident. Selon une étude européenne, le soja OGM rapporterait finalement moins au producteur que le soja non OGM.
Les plantes OGM n'ont finalement aucun intérêt pour le consommateur, ni pour le producteur (sauf peut-être dans des cas très particuliers d'agriculture intensive sur de grandes surfaces, où elle permettent, à court terme, des économies d'échelle). Elles n'ont d'intérêt que pour les firmes qui les produisent.

Quels sont les principaux risques liés aux OGM ?
Non seulement les OGM sont inutiles, mais de plus ils présentent des risques qui sont au moins de deux ordres.
Les risques pour la santé humaine sont d'abord des risques d'allergies, mais aussi des risques liés à une exposition permanente à des pesticides et à leurs dérivés, avec des effets que l'on commence à mesurer sur l'incidence de certaines maladies (cancer notamment).
Les risques environnementaux concernent la biodiversité. 99% des OGM actuellement cultivés ne servent que l'agriculture intensive, qui en elle-même nuit à la biodiversité. Les OGM concernent seulement quatre plantes dans le monde, alors que plus de 200 plantes sont utilisées en alimentation. Les caractères développés par les OGM ne sont qu'au nombre de deux, et ce sont des caractères envahisseurs (tolérance à un herbicide, et effet insecticide, sont des avantages sélectifs pour les plantes porteuses).

En conclusion, il est vital pour notre société de refuser les OGM et de promouvoir des formes d'agriculture plus respectueuses de l'environnement, comme l'agriculture biologique.
Résumé réalisé par Pierre Perreau


Enfin une convention internationale contre

les OGM

Le protocole de Carthagène entre en vigueur . Ce protocole international adopté en janvier 2000 doit gérer la sécurité des transferts, de la manipulation et de l'utilisation d'OGM. Pour s'appliquer, il devait être signé par 50 Etats au moins. C'est chose faite depuis juin dernier, ce qui le rend applicable 90 jours plus tard, c'est-à-dire le 11 septembre 2003. Chaque Etat signataire pourra désormais refuser l'importation sur son territoire d'OGM qui pourraient faire courir des risques sur l'environnement. C'est une des revendications de base de tous ceux qui luttent contre la prolifération des OGM… c'est une grande victoire. Il est donc maintenant possible à l'Autriche, par exemple, de contester fermement la décision de la Commission européenne de début septembre. Cette dernière a rejeté la demande autrichienne d'interdire l'utilisation d'OGM dans une de ces régions. Les Verts se félicitent de ce nouvel outil juridique qui apportera un précieux soutien à tous ceux qui sont attachés à l'application du principe de précaution.

Yann WEHRLING Porte parole national des Verts

A l'initiative du collectif action citoyenne OGM de l'Yonne regroupant plusieurs organisations dont les Verts de l'Yonne sont membres associés , Jean-Pierre BERLAN a animé une conférence-débat sur les OGM.
Jean-Pierre BERLAN, économiste agronome, spécialiste de l'économie agro-alimentaire mondiale et de l'innovation génétique en agriculture , se définit comme un maillon d'une chaîne dont il a cautionné le système de fonctionnement mais qu'il a ensuite remis en cause.

Sigle OGM : organisme génétiquement modifié :Depuis que le monde est monde, chaque être est le résultat unique d'un brassage de gênes, autrement dit chaque être est un OGM en puissance. Quelle belle manipulation linguistique !

" Les OGM sont écolos. " : la pyrale est un papillon dont la larve se nourrit de la tige du maïs. Le recours au maïs OGM résistant à la pyrale (maïs Bt) revient à traiter son champ alors qu'il n'y a peut-être pas lieu de le faire. La plante OGM produit son propre insecticide mais le fait à des doses supérieures à celles qu'utiliserait l'agriculteur s'il traitait son champ par un pesticide anti-Bt. Ceci revient à saturer l'environnement en pesticides.

" Les OGM, solution pour la malnutrition ?" Un riz riche en bétacarotène (riz Doré) destiné à réduire la carence des peuples du tiers-monde mais ils ne pourront jamais l'acheter(trop cher !) et même s'ils le pouvaient, ils devraient en ingurgiter plus de 2 kg par jour pour en voir l'efficacité! Le problème de l'agriculture dans le monde n'est pas la sous production mais une surproduction due à l'agriculture productiviste dont l'écoulement des surplus de l'agriculture industrielle dans le tiers monde y décourage la production locale.

" les OGM végétales sont une piste pour la recherche médicale " . Il y a deux ans, des militants anti-OGM ont détruit un champ expérimental dans la Drome. Les médias ont dit que ces cultures étaient destinées à expérimenter un gène qui devait soigner la mucovicidose. Honte aux destructeurs qui seraient responsables de la mort de petits enfants! Hélas, c'était faux, entièrement faux, il n'y avait rien pour soigner la mucovicidose, seulement une habile campagne de communication.

Toutes ces manipulations de langage n'ont qu'un seul but évident, celui de nous faire avaler des chimères génétiquement brevetées.Aujourd'hui, tout l'intérêt du marché des semences est que les transnationales ont trouvé le moyen d'introduire dans les plantes leur signature moléculaire : les OGM ne permettent rien d'autre.
Ils veulent mettre un terme au processus séculaire de semis du grain récolté.
Posons-nous alors la question de l'alternative à l'irrésistible avancée de ce progrès technique qu'est la transgénèse : pourquoi occulter la diversité du monde naturel qui nous fournit tout ce que les chercheurs passent leur vie à chercher. Si la productivité du maïs a été multipliée par 4 en 60 ans, la prouesse revient à la sélection et non à l'hybridité.
Les OGM ne sont que l'expropriation du vivant a martelé JP BERLAN. Le brevet du vivant, permet d'interdire la pratique fondatrice de l'agriculture : semer le grain récolté.

Le constat en est l'incompatibilité du profit économique avec la loi de la Nature.

 

Les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés)

Mardi 15 octobre, nous étions devant la préfecture d'Auxerre avec tout un collectif qui s'oppose à l'autorisation des cultures à base d'OGM. Voici le texte que nous avons défendu devant le représentant du préfet.

La mise en culture des OGM, en Europe et surtout en Amérique, a révélé les menaces énormes que ces semences font peser sur les cultures traditionnelles.
Force est de reconnaître que les risques de cette technique sont actuellement très mal connus et très mal maîtrisés.
Tout porte à croire que son développement aurait des conséquences sanitaires et environnementales comparables à celles de l'utilisation des farines animales ou de la production de dioxines par les usines d'incinération.

Les Verts de l'Yonne exigent donc que les ministres européens de l'Environnement appliquent le principe de précaution et fassent preuve de responsabilité vis-à-vis des consommateurs et du secteur agricole. Ils demandent le maintien du moratoire actuel et l'élaboration d'une législation très contraignante, concernant des produits potentiellement nocifs dont la diffusion ne sert que les intérêts de quelques entreprises multinationales.

Chantal Dhoukar, Présidente des Verts de l'Yonne


Quelques rappels: les OGM sont des Organismes Génétiquement Modifiés; l'introduction d'un gène dans leur ADN modifie leurs caractéristiques. Les plus couramment modifiés, semés et vendus sont le soja, le colza, le maïs. Au départ, l'argument numéro 1 des fabricants était de dire que c'était pour créer des plantes résistantes à des attaques d'insectes ou de maladies (pour les pays en voie de développement ...). En fait, les recherches ont porté sur la transformation de semences pour les rendre résistantes à des herbicides ou des insecticides (afin d'en vaporiser encore plus sur les cultures-merci pour l'eau que nous buvons et pour les agriculteurs qui manipulent ces produits) .
Les grands producteurs (Monsanto, Bayer…) cherchent à prendre le monopole de la vie: les semences OGM sont brevetées, donc d'utilisation payante et contrôlée . Le paysan doit acheter tous les ans ses semences et ne peut plus conserver des graines de sa récolte pour semer l'année suivante.
Ces organismes se disséminent dans l'atmosphère et contaminent les champs alentour. Personne ne peut dire si le gêne ne va pas se transmettre à des plantes autres que celles prévues, et causer des dommages irréversibles...
Déjà apparaissent des situations révoltantes: un agriculteur voit son champ contaminé par des OGM(des camions chargés de grains génétiquement modifiés passent en lisière de ses cultures). Ces plantes génétiquement modifiées poussent sur ses sols (sans qu'il les ait semé, donc). Il se fait traîner devant les tribunaux par le producteur d'OGM et a perdu: il doit lui verser des dommages et intérêts! Histoire vraie, vécue en Amérique du Nord, à laquelle nous risquons bientôt d'être confrontés. Adieu semences magiques, agriculteur et paysan du tiers monde heureux...
Les OGM, ou comment réussir le parfait hold-up planétaire ?

Arnaud Lasne,délégué départemental des Verts Bourgogne


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OGM : Des éléments pour un débat public

La Chambre d'Agriculture de l'Yonne a invité pour une discussion sur les OGM monsieur Bernard Chevassus au Louis. Président du conseil d'administration de l'AFSSA (association française pour la sécurité sanitaire des aliments), Monsieur Chevassus a, par ailleurs présidé un groupe de concertation mis en place par le commissariat général au plan, qui était chargé de mener une réflexion pour un débat de fond sur les avantages et les risques des OGM. Devaient être abordés notamment les points suivants : légitimité et acceptabilité des OGM, impacts socio-économiques. Le groupe de réflexion a travaillé pendant plus d'un an et a regroupé une trentaine de personnes, parmi lesquelles Arnaud Apoteker de Greenpeace, Didier Marteau de la FNSEA, Guy Le Fur de la Confédération paysanne, et des représentants des firmes agro-pharmaceutiques (Aventis, Groupe Limagrain).
Le groupe a publié un rapport, rédigé par Bernard Chevassus. Son intervention devant les membres de la chambre d'agriculture a résumé les conclusions de ce rapport.

Le point de départ est le suivant : les premiers OGM sont apparus il y a vingt ans. Depuis bien d'autres inventions technologiques se sont développées, mais aucune n'a suscité un débat aussi passionné que les OGM.
L'analyse des raisons de ce débat comporte quatre points clefs :
· La nature du débat : la solution n'est pas technique, et la nouvelle génération d'OGM n'apaisera pas le débat.
· Enjeu économique : faible à court terme, il est majeur à moyen et long terme, y compris pour l'agriculture.
· Risques et bénéfices : il s'agit là de questions légitimes de la société, dépassant largement le cadre des OGM.
· Cohabitation possible, mais il s'agit alors d'une option qui sera très exigeante pour l'action publique.
La règle que s'est fixée Bernard Chevassus pour la rédaction de son rapport est qu'il n'écrit que ce dont il est convaincu. En contrepartie, les participants au groupe qui ont souhaité commenter son travail ont disposé de place pour le faire, et ces contributions sont publiées en annexe du rapport (disponible sur Internet à l'adresse http://www.plan.gouv.fr).
1. La nature du débat public
Pourquoi tant de gens s'intéressent à ce débat ? Trois hypothèses possibles, qui chacune imposeront des actions différentes de la puissance publique. Ces trois hypothèses sont les suivantes : une imperfection technique (gêne marqueur, …) ; un nouveau contexte pour l'innovation, que l'on n'accueille plus aussi sereinement dans la société ; des attributs inadéquats (en clair, quelques casseroles que se traîneraient les OGM, comme la question de la brevetabilité du vivant, l'implication de grosses multinationales, …).

Quelques éléments de réponses :
Les OGM sont-ils en rupture ou en continuité technologique avec ce qui se faisait avant. Les avis sont partagés sur ce point : pour les uns, c'est la continuité de la sélection, de l'hybridation, … tandis que pour d'autres, il y a une rupture car on n'utilise plus la reproduction sexuée. Cette position relève du jugement de valeur.
Les dimensions de l'inadaptation :
Le débat fait surtout rage en Europe, beaucoup moins aux USA. Le rapport avance des causes possibles : méfiance vis à vis des multinationales souvent américaines ; existence du brevet depuis longtemps aux USA ; système d'obtention des semences ouvert en Europe, mais fermé aux USA ; projet US qui est ouvertement de développer les exportations de denrées alimentaires ; crises sanitaires en Europe (dioxine, ESB, sang contaminé,…). Ainsi, ce qui fait débat, ce sont plus les attributs des OGM. Les visions du progrès dans l'opinion publique sont différentes d'un coté à l'autre de l'Atlantique. On peut donc penser que le débat, qui est intelligible, est globalement durable. Les OGM de seconde génération n'y changeront rien.

2. L'enjeu économique.
A court terme, on constate le boom des cultures OGM aux USA. Pour quelles raisons ?
Gains de rendement : pas flagrant, mais les OGM ne sont pas faits pour cela.. Les gains sont indirects (moins de dégâts de pyrale sur le maïs, par exemple). Ces gains sont contrecarrés par la dérive tendancielle des rendements qui fait que le rendement des variétés conventionnelles augmente tendanciellement avec le temps.
Economie de pesticides : Selon le bilan économique des exploitations, il y a là un facteur puissant d'attraction, même si les économies sont partiellement captées par les firmes (en gros à 50%).
Facilité des pratiques agricoles : notamment dans la lutte contre les mauvaises herbes avec les variétés résistantes à un herbicide total.
Les données sont-elles transposables à l'Europe, et dans quelle mesure ? Les arguments seraient pertinents pour le colza, la betterave, mais à priori beaucoup moins pour le maïs. L'enjeu est de quelques % sur les coûts de production.

A long terme, il apparaît que :
Les biotechnologies et la création variétale seront des apports difficilement contournables. Dans vingt ans, les firmes semencières qui ne savent pas faire ne seront plus là. D'autre part, arrivent sur le marché des variétés obtenues selon des méthodes conventionnelles et présentant les mêmes caractéristiques que les variétés OGM. Est-ce que cela est de nature à modifier le débat ?
Les enjeux de la nouvelle agriculture, qui doit être économe, autonome et durable, nécessitent de créer des plantes répondant à ces contraintes. Pour la création de plantes, la démarche OGM est incontournable.
Les bénéfices sont jusqu'alors individuels, ce qui limite l'acceptation par la société. Mais ils peuvent devenir collectifs (par exemple si la charge des nappes phréatiques en pesticides diminue).
En bref, la technologie OGM sera ce que l'on voudra bien en faire.


3. Evaluation des risques
Le groupe de travail n'était pas un groupe d'experts sur les risques. Il a aboutit aux remarques suivantes :
L'évaluation des risques ne peut se faire que par expérimentation aux champs.
Il y a des questions faciles (effets directs de la nouvelle molécule) et des questions beaucoup plus difficiles (effets à faible dose sur une longue exposition ; apparition de résistances ; …). Le gros problème est celui du changement d'échelle dans l'évaluation des risques. Le groupe préconise donc la création d'un observatoire permanent des OGM.
Il faut associer experts et citoyens dans cette évaluation, mais selon quelles modalités ? Il faut créer les structures adéquates.
Ces problèmes ne sont pas spécifiques aux OGM. Ils se posent aussi pour les semences conventionnelles, la lutte biologique, les nouveaux aliments, … Soit ce sont des problèmes que l'on estime important, et il faut toujours se poser les questions ; soit on estime que ces problèmes ne sont pas importants, et il ne faut pas se poser ces questions.


4. Evaluation coûts / bénéfices.
Le débat porte sur trois niveaux :
- La pertinence de l'innovation : l'objectif poursuivi est-il considéré comme souhaitable ?
- L'efficacité de l'innovation : l'objectif poursuivi est-il atteint ?
- L'efficience de l'innovation : l'objectif peut-il être atteint par d'autres méthodes plus efficaces et plus souhaitables ?
Par exemple, pour l'évaluation des médicaments, on ne se pose que la seconde question, celle de l'efficacité. Mais l'essentiel du débat sur les OGM porte sur les première et troisième questions. On ne peut donc transposer aux OGM le mode d'évaluation des médicaments.
L'évaluation des bénéfices est aussi difficile à réaliser que celle des risques. Et dans le cas où ce ne seraient pas les mêmes groupes qui ont les bénéfices et les risques, qui tiendra la balance ?


5. Quelles préconisations pour l'action publique ?
· Préalable : se débarrasser des casseroles (responsabilité, propriété intellectuelle, droits d'usage et brevets, …). Pour cela, il faut déconnecter le débat de la brevetabilité de celui des OGM, et aussi de celui du droit d'usage (en clair le droit de ressemer sa production, même si la semence mère est brevetée). Il faut aussi clarifier au préalable les responsabilités en cas de risque.
· La mise en œuvre doit se faire par étapes.
· Il faut mettre en place une vigilance organisée et ciblée (qui n'existe pas, même aux USA où il y a des millions d'hectares en OGM).
· Mettre en place une ségrégation négociée et transparente. Sur la question du taux d'OGM dont la présence fortuite est tolérée dans un produit sans OGM, les experts ne peuvent se prononcer. Soit l'OGM est accepté, et à quoi bon un pourcentage ; soit il est refusé, et on n'en accepte pas du tout. A titre d'illustration, les semences certifiées du commerce ont une pureté variétale qui ne peut être garantie à plus de 98 ou 99%.
Il faudra donc une forte implication des pouvoirs publics. Il s'agit d'une option globale à valider ou non. Le rapport a été remis, et n'a suscité à ce jour aucune prise de position publique.
Suite à cette présentation par Bernard Chevassus au Louis des conclusions de son rapport, un débat a eu lieu.
Sans rendre compte de la totalité des discussions, quelques remarques intéressantes :
Jean Massé, président des agriculteurs biologiques de l'Yonne, compare l'arrivée des OGM à celle de l'ammonitrate, et à l'époque, on n'avait pas dit aux agriculteurs que cela induirait un coût important en herbicides, puis en fongicides.
Jean Marie Pautard, président de la Cocebi, répondant à un intervenant qui se félicitait que Pasteur et Fleming aient pu conduire des expérimentations : " Eux ne faisaient pas cela dans la cour des écoles ! ".
Et un mot sur la conclusion de Bernard Chevassus. Parlant de l'importance grandissante de l'information, il risque un parallèle avec le téléphone mobile (le poste ne vaut rien, mais on paye pour l'échange d'informations qu'il permet), ou l'informatique (la disquette vierge n'a aucune valeur, elle ne vaut que par ce qui est enregistré). Ainsi, demain, l'agriculteur sera peut-être amené à donner les denrées alimentaires, et la valeur résidera dans l'information vendue avec.

Compte rendu : Pierre Perreau

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OGM : pourquoi faut-il s'en méfier ?

 

Les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont des micro-organismes, des plantes, ou des animaux, auxquels on a modifié le génome, c'est-à-dire l'ADN (support de l'information génétique formant les chromosomes). Cette modification consiste en général à ajouter (parfois retrancher) un gène d'un autre micro-organisme, végétal, ou animal, gène qui aura la vertu de conférer une nouvelle propriété à l'OGM. Deux  exemples de propriétés d'OGM déjà cultivés : résistance à un insecte ravageur, et résistance à un herbicide.

Les multinationales leaders de cette nouvelle technique, appuyées et suivies par les laboratoires publiques de recherche, mettent en avant plusieurs avantages, dont les deux principaux sont l'augmentation de la production agricole (en quantité et en qualité), et la protection de l'environnement. Mais les mouvements mondiaux de résistances contre les OGM avancent d'autres arguments, mettant en avant les risques des OGM sur la santé humaine et animale, l'environnement et la biodiversité, l'indépendance des agriculteurs, et même à terme sur l'espèce humaine.

 

OGM et santé humaine

 

« Un jour, les présidents et membres de commissions devront répondre publiquement de la qualité scientifique des dossiers pour lesquels ils donnent un avis favorable de dissémination. Si l'on diffusait sur Internet des évaluations de toxicologie des OGM qui ont donné lieu à des avis pour commercialisation en Europe, la communauté scientifique aurait des sourires aigres face aux trois vaches ou aux dix rats traités pour lesquels on nous présente des expérimentations incomplètes et à court terme » (G.E. Séralini, membre de la CGB, commission qui autorise en France les OGM, rapport CGB 98). Et oui, incroyable mais vrai, les tests toxicologiques chroniques pour ces nouveaux aliments ne sont pas faits : nous sommes tous des cobayes d'une expérimentation scientifique, mais, contrairement à la thérapie génique effectuée sur peu de patients consentants et suivis médicalement, l' expérimentation OGM est à grande échelle, à l'insu des consommateurs, et sans aucun suivi ! Et si un problème est détecté, impossible de remonter la filière : la traçabilité, pourtant à la mode depuis la vache folle, n'est pas assurée en matière d'OGM !

 

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OGM et environnement

 

Certaines plantes (maïs, soja, coton) ont été spécialement manipulées pour résister à des herbicides. Avantage pour l'agriculteur : il peut dorénavant appliquer l'herbicide durant tout le cycle de la culture, sans risquer d' endommager celle-ci. Conséquence : alors que les OGM sont sensés réduire les applications de produits chimiques, la consommation de l'herbicide Round'Up de Monsanto a augmenté partout où ces plantes ont été introduites (par exemple, la consommation est passée de 20 millions de litres à 60 millions de litres en Argentine en l'espace de seulement 3 ans !). Ces plantes gorgées d'herbicides (ou des produits issus de leur dégradation) sont ensuite utilisées en alimentation animale. D'autres plantes, appelées Bt, résistent à certains insectes, dont la pyrale du  maïs. En effet, elles produisent elles-mêmes, tout au long de leur cycle de végétation, et dans toutes leurs cellules, des toxines insecticides.Trois conséquences : les quantités d'insecticides produites augmentent, les plantes Bt en sont gorgées (même s'ils se dégradent à terme), et les insectes, en contact permanent avec cet insecticide, développent des résistances. Enfin, la pollinisation croisée entre plantes transgéniques et non transgéniques provoque des contaminations incontrôlables, comme l'ont récemment prouvées en France les affaires du colza et du maïs contaminés.

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OGM et agriculteurs

 

 De tout temps, le paysan a produit ses propres semences. Ce n'est que récemment, avec l'apparition des hybrides pour certaines cultures, qu'il s'est vu obligé de les racheter chaque année. Mais plus d'un milliard de personnes dépendent encore des semences produites à la ferme. Pourtant, les multinationales de la biotechnologie prétendent confisquer ce droit au paysan. Chaque semence OGM est brevetée, et le paysan n'a pas le droit de ressemer le produit de sa récolte. Il devra ainsi payer chaque année des royalties à une poignée de multinationales (de moins en moins nombreuses par le jeu des concentrations).
La recherche publique est obligée pour survivre de s'allier aux multinationales. Résultat : les recherches sont dans leur grande majorité orientées vers les biotechnologies. Le prétendu retard de la recherche publique sur les biotech se transforme en un retard réel de cette recherche sur d'autres alternatives (comme l'agriculture bio par exemple).

 

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OGM et eugénisme

 

Enfin, transformer, hier les micro-organismes, aujourd'hui les végétaux, demain l'animal (ils sont déjà dans les labos), conduit inévitablement à une transformation, après-demain, de l'homme. Les différents comités d'éthique n'y pourront rien. Quelques faits : En mars 1998, Gregoy Stock, directeur du programme de médecine, Technologie, Société de l'UCLA (Université de Californie) a déclaré que la question n'était pas de savoir si oui ou non on allait le faire, mais plutôt quand! et  James Watson, le découvreur de la structure en double hélice de l'ADN, a déclaré "si l'on peut faire de meilleurs humains en ajoutant des gènes, pourquoi ne devrions-nous pas le faire ?". Enfin, Francis Fukuyama, de l'Institut for Public Policy à l'Université Georges Mason, et auteur du livre la fin de l'Histoire", a déclaré : "La biotechnologie sera capable d'accomplir ce que les idéologies du passé n'ont pas réussi à faire : créer un nouveau type d'humain... dans deux générations, nous aurons définitivement terminé avec l'Histoire humaine, parce que nous aurons aboli les humains en tant que tel. Alors, une nouvelle histoire post-humaine commencera."Paranoïa dites-vous ?

 

Pour toutes ces raisons, ou parfois seulement certaines d'entre elles, les activistes du monde entier mènent aujourd'hui des campagnes demandant un moratoire immédiat et total sur la commercialisation et la culture des OGM, une interdiction de la brevetabilité du vivant, et un développement des recherches publiques sur les agricultures alternatives.

Dossier tiré de la liste de diffusion écologiste

Auteur: Frederic Prat

liste de discussion ogm@egroups.com

site www.infogm.org

frederic.prat@geyser.asso.fr

 

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LES ENJEUX des OGM

 

 

Les organismes génétiquement modifiés (OGM) font aujourd'hui l'objet d'une forte contestation de la part des opinions publiques européennes. La régulation de leur utilisation est ainsi devenue un sujet politiquement sensible pour les multinationales et les gouvernements (notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni) qui voulaient en assurer la promotion. L’Overseas Development Institute (ODI), un centre de recherche britannique, propose sur le sujet une synthèse qui permet de bien comprendre les enjeux attachés au développement de cette innovation.

 

Le premier OGM utilisé à grande échelle concernait le développement d'une résistance aux virus pour une variété de tabac désormais largement cultivée en Chine. Le premier OGM commercialisé à grande échelle permet aux tomates de rester plus longtemps sur les étalages sans pourrir. Les deux dernières années ont vu une utilisation croissante des OGM par les agriculteurs américains, en particulier dans la production de maïs, de soja et de colza.

L’attention s'est surtout focalisée sur les produits transgéniques qui naissent d'un transfert de gènes entre des espèces différentes. Les controverses sur l'existence de « gènes étrangers » dans un produit n'ont pas grand sens, nous dit l'ODI. Le code génétique est universel et des espèces très différentes partagent en partie un patrimoine génétique commun. De même, des hybrides de maïs et d'herbe avait déjà été réalisés avant d'utiliser les techniques génétiques. Il faut surtout comprendre que la caractéristique première d'un produit transgénique est de pouvoir mimer un aspect du comportement d'espèces qui lui sont complètement étrangères.

 

Cette particularité pose trois types de risques.

 

D'abord, celui d'une dégradation de l'environnement. Il y a des chances pour que le nouveau gène introduit se répande dans l'environnement où les produits sont cultivés, ce qui peut modifier la biodiversité locale sans que l'on puisse en maîtriser les effets. En même temps, l'utilisation à grande échelle, par exemple, de gènes destructeurs d'insectes peut finir par provoquer une réaction et la naissance d'insectes encore plus résistants.

La sécurité alimentaire est aussi en question. L’une des caractéristiques inquiétantes des OGM repose sur le fait qu'ils sont développés en liant des gènes « tueurs » (d'insectes, par exemple) à des gènes « marqueurs », que l'on peut identifier facilement et qui sont résistants aux antibiotiques. Quand les humains que nous sommes consomment des animaux qui ont mangé des OGM résistants aux antibiotiques, cette résistance pourrait s'introduire dans nos intestins sous forme de bactéries, avec des conséquences dramatiques pour la santé.

Enfin, inventer des OGM nécessite des investissements financiers très importants. C'est pourquoi les multinationales veulent en tirer le maximum de profits. Soit en essayant de bénéficier de droits de propriété génétique, soit en développant des techniques, comme le célèbre « Terminator », qui rendent stériles les semences issues de produits génétiquement modifiés et obligent les agriculteurs à en acheter de nouvelles chaque année. Devant la levée de boucliers, la firme américaine Monsanto a déclaré qu'elle renonçait à développer cette innovation.

 

Face à tous ces risques, la question de la régulation de l'utilisation des OGM est aujourd'hui posée. En théorie, les décisions devraient être prises par une autorité indépendante agissant dans l'intérêt public. En pratique, l'exemple de la vache folle a montré que l'autorité de régulation britannique a préféré défendre les ventes de la filière agricole plutôt que d'assurer la sécurité des consommateurs. Comme le souligne en conclusion l'ODI, si la régulation de l'utilisation des OGM passe par une analyse minutieuse des données techniques disponibles, l'évaluation des risques posés est avant tout une question politique. Nourrir le débat par une information transparente devrait donc être l'objectif de tous les pays.

 

Christian Chavagneux

 

« THE DEBATE ON GENETICALLY MOI)IFIED ORGANISMS: RELEVANCE FOR THE SOUTH »

ODI Briefing Paper n' 1, 1999. Consultable sur le site http://www.oneworld.org/odi.

 

 

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LA FIN DES HARICOTS ?

 

L.a controverse sur la mise en culture de plantes génétiquement manipulées gagne l'Amérique.La puissante organisation de consommateurs Consumers Union réclame désormais un étiquetage des produits alimentaires contenant des organismes génétiquement modifiés (OGM). Une pétition aurait déjà recueilli quelques 500000 signatures en faveur d'un tel étiquetage et les sondages montrent qu'une majorité d'Américains y seraient favorables.

En outre, un procès anti- trust sera lancé d'ici à la fin de l'année contre les grandes multinationales des sciences de la vie dans une trentaine de pays à l'initiative de Jeremy Rifkin, président de la Foundation on Econornic Trends et de la National Family Farm Coalition, un syndicat agricole américain.

La mise en place, en Europe, de filières garanties sans OGM par les distributeurs et les grandes sociétés de l’agroalimentaire fait école au Japon et au Mexique, alors que des pays comme le Brésil seraient en mesure de fournir de grandes quantités de soja non transgénique en substitution aux exportations américaines. Les transformateurs américains de céréales demandent actuellement aux agriculteurs de faire le tri entre récoltes transgéniques et non transgéniques, et sont prêts à payer plus cher pour ces dernières. Faute de marché, la part des OGM, qui représentent actuellement un tiers du maïs et la moitié du soja américains, pourrait donc décliner outre-Atlantique dès l'an prochain.

 

Voir aussi: http://www.greenpeace.fr/index.html

 

Dans l'Yonne, les essais cachés:

 

Département: 89
YONNE

 

Type de plante

Lieu

Année

Maïs tolérant à l'herbicide glufosinate (TR25)

Montigny la Resle

1997

Maïs tolérant à l'herbicide glufosinate (TR25)

Grange le Bocage

1997

Maïs tolérant à l'herbicide glufosinate (TR25)

Thiel sur Vanne

1997

Colza tolérant au glufosinate

Sergines

1997

Colza tolérant au glufosinate

Béon la fontaine

1997

Colza tolérant au glufosinate

Béon la fontaine

1997

Colza tolérant au glufosinate

Sergines

1997

Lignées d'un système hybride de colza (stérilité mâle et restauration de la fertilité)

Chigy

1998

Maïs tolérant au glufosinate (lignée DLL25)

Chigy

1998

Maïs résistant à la pyrale (lignée MON810)

Vallieres

1998

Maïs tolérant au glufosinate (lignéeTR25)

Evry

1998

Maïs tolérant au glufosinate (lignéeTR25)

Flacy

1998

Maïs tolérant au glufosinate (lignéeTR25)

Saint Sauveur en Puisaye

1998

Maïs tolérant au glufosinate (lignéeTR25)

Germigny

1998

Maïs tolérant au glufosinate (lignéeTR25)

Neuvy Sautour

1998

source: Greenpeace - Ministère de l'Environnement et de l'aménagement du territoire

 

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EN SAVOIR PLUS...

Qu'en dit l'INRA ?

Site indépendant sur les OGM

Site de "débat" des industries de biogénétique

Ce qu'en dit l'Etat Français...

ministère des finances

ministère de l'Agriculture

 


Alasne 2003